Risques à fort impact et critères éthiques

Risques à fort impact et critères éthiques
Question Risques à fort impact. La question est la suivante : « Les étapes importantes pour la gestion des risques à fort impact sont l’identification – la détermination de l’urgence – la stratégie – l’investissement – le suivi – la communication. Quelle doit/peut être l’ampleur de l’investissement ? Quelles sont les dépenses éthiquement nécessaires et acceptables ? Quelles sont les lignes directrices et les points d’attention ? » Ces questions sont pertinentes car pour les organisations du secteur privé, les actionnaires ne sont pas les seuls parties prenantes en cas d’événement négatif.Dans cette contribution, j’écris mon opinion personnelle, pas celle d’une quelconque organisation.

Auteur: Manu Steens

Risques à fort impact : quels sont-ils et comment les évaluer ?

Le rapport 2025 sur les risques mondiaux – WEF (World Economic Forum) donne une bonne idée des plus importants. Ceux-ci sont très rares et généralement stratégiques.

Le risque = probabilité x impact est donc très difficile à déterminer car il n’existe pas d’expérience empirique sur l’événement et donc il y a une très grande incertitude concernant la probabilité d’occurrence. Il est donc préférable de déterminer l’urgence du risque comme mesure de l’importance de la menace, plutôt qu’une évaluation classique des risques. (Ce qui en soi est également une mesure de l’urgence du risque.) J’ai déjà écrit un blog à ce sujet : https://emannuel.eu/risk/urgency-assessment-in-risk-management/

La nature de la menace peut souvent être utilisée pour déterminer la mesure appropriée. Mais la question est alors de savoir, quelle que soit la stratégie adoptée (éviter, déplacer, réduire, accepter), combien d’argent peut ou doit être dépensé pour mettre en œuvre la mesure.

Il n’est pas possible de trouver une formule générale adéquate permettant de chiffrer financièrement les efforts à fournir. Ce dont on peut être sûr, en revanche, c’est la loi de Pleuris.

Loi de Pleuris

Force de Pleuris = Blâme x Pertinence x (Médiagénicité sociale) 2

Peut-on blâmer l’organisation ou quelqu’un au sein de l’organisation ? (Blâme).

L’événement concerne-t-il de l’argent, des enfants, un grave accident d’avion, une pollution grave d’une grande zone, quelque chose contenant des substances cancérigènes ou quelque chose d’autre de très important ? (Pertinence)

Le PDG, les membres du conseil d’administration, les victimes sont-ils des personnes célèbres ? Ou occupent-ils un poste élevé ? Ou bien des erreurs ont-elles déjà été commises ? (Médiagénicité).

Plus ces trois variables sont grandes, plus l’impact social est grand !

Ce que la loi de Pleuris nous enseigne c’est : soyez honnête et éthique.

Sur quoi se concentrer

Ce sur quoi vous ne devez pas/ne pouvez pas vous concentrer dans votre communication c’est sur votre propre réputation. Raison : si le citoyen/client découvre que la gestion de la réputation est le premier motif d’une mesure, alors vous êtes éthiquement condamné. Et votre organisation subit alors beaucoup plus de dommages que nécessaire. Vous devriez plutôt gérer votre réputation d’un point de vue éthique. C’est la meilleure méthode pour maintenir votre réputation et tu sors avec plus de chances. Les critères à prendre en compte, pour l’investissement éthique sont, selon moi, les suivants :

  1. Homme
  2. Animal
  3. Plantes
  4. Sol-Air-Eau
  5. Infrastructures (critiques)
  6. Financier-économique
  7. Politique (politique à l’échelle de l’entreprise & géopolitique)
  8. L’Univers

Homme

Avant tout autre critère, vient la protection de l’être humain (ou de ses semblables). Il s’agit des employés, des résidents, des clients, des patients, bref, de toutes les parties prenantes. Et ce, de manière proactive, active et réactive. Après tout, une vie humaine est considérée comme la chose la plus précieuse. Comme quelque chose qui doit être préservé à tout moment et à tout prix.

Animal

Outre le fait que les animaux tiennent souvent compagnie aux hommes, ils sont aussi une source de nourriture. Mais le véritable critère n’est pas là, à mon avis. Le véritable critère n’est pas non plus : « combien coûte un animal ? ». Le véritable critère pour lequel il faut protéger les animaux en second lieu est la réponse à la question : « peuvent-ils souffrir ? » Et pour tous les animaux, même les insectes, la réponse est « oui ».

Plantes

En troisième lieu, il faut épargner les plantes, car elles aussi sont des êtres vivants, et pas seulement pour cela, mais surtout parce qu’elles ne sont pas uniquement une source de nourriture, mais aussi une source de conditions de vie saine. Indirectement, cela aide les critères « humain » et « animal » car tous deux ont besoin de plantes dans leur habitat pour un équilibre sain.

Sol-Air-Eau

Un habitat est tout aussi important que celui des plantes et des animaux. Sans cet habitat, la vie de l’homme, des animaux ou des plantes est impossible. Nous avons en effet une obligation envers lui et, en particulier, envers les générations futures.

Infrastructures (critiques)

Les infrastructures (critiques) doivent être protégées car un nombre croissant de personnes en dépendent. J’ai déjà écrit des arguments plus approfondis sur mon blog.

Financier-économique

Les arguments financiers et économiques sont les arguments les plus linéaires et les plus définis qui apparaissent dans cette liste. Une unité organisationnelle qui est deux fois plus rentable économiquement ou financièrement précieuse qu’une autre obtient plus de « droits » pour sauver des activités concernant la production. Cela n’est pas contraire à l’éthique en soi.

Politique (politique à l’échelle de l’entreprise & géopolitique)

Il est important que l’organisation puisse démontrer qu’elle est préparée à la crise. Elle doit en effet avoir des plans prêts et contacter le ou les gouvernements (voir le cas de la Belgique) pour faire face à la situation. Idéalement, le plan d’approche comprend une partie générale et une partie spécifique pour l’approche. Et l’organisation peut rapidement appliquer un modus operandi. Ce qui est correct en termes de politique c’est que les dommages soient réparés de manière optimale selon les critères ci-dessus. La question ici est de savoir « quelle est la bonne chose à faire sur le plan éthique ? », « prenons-nous suffisamment de mesures, y compris en matière de suivi ? » et « les efforts financiers sont-ils réalistes ? ».

L’Univers

Pour l’instant, la plupart des organisations ne risquent rien à cet égard car elles ne l’exploitent pas. Mais les choses sont en train de changer comme nous le voyons avec SpaceX. La pollution de l’univers rend plus difficile, voire impossible, l’exploration de l’espace par les générations futures. On peut donc l’ajouter à la liste.

Les questions suivantes sont également abordées : « Que se passe-t-il ? », « Quels sont maintenant les risques supplémentaires ? », « Qu’est-ce qui joue contre nous et qu’est-ce qui nous aide ? », « Qu’est-ce qui est exigé par la loi ? », « Que nous disent la science et les normes ? » et « Qui fait quoi et quand ? ».

Conclusion

Il n’est pas prévu que chaque CRO lise désormais le livre de Spinoza « L’éthique ». Sachez cependant qu’en temps de crise une approche éthique est nécessaire. Sinon, l’organisation qui subit ou doit combattre la crise est un « cas perdu ». Il est impossible de déterminer une véritable formule d’approche éthique. Mais un certain nombre de critères sont clairs ici. Les décideurs de l’organisation doivent vraiment vouloir aborder la crise selon les meilleures intentions. Les critères que j’ai donnés ci-dessus peuvent en faire partie. De plus, il s’agit de lui donner une substance sincère et de donner le meilleur de soi-même.

Manu Steens

Manu travaille au sein du Gouvernement flamand dans la gestion des risques et la gestion de la continuité des activités. Sur ce site Web, il partage ses propres opinions sur ces domaines et sur des domaines connexes. Depuis 2012, il travaille au Centre de crise du Gouvernement flamand (CCVO), où il a progressé en BCM, gestion des risques et gestion de crise. Depuis août 2021, il est travailleur du savoir pour le CCVO. Depuis janvier 2024, il travaille au Département de la Chancellerie et des Affaires étrangères du Gouvernement flamand. Il combine ici BCM, gestion des risques et gestion de crise pour créer une forme de gestion de la résilience sur mesure répondant aux besoins du gouvernement flamand.

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