Gestion stratégique des risques : le renard et le hérisson.

Auteur: Manu Steens

Dans cet article, j’écris ma propre opinion, pas celle d’une organisation.

La semaine dernière, pendant mes vacances, j’ai lu une sorte de livre d’histoire. Le titre est ‘On Grand Strategy’ de John Lewis Gaddis. Il s’agit de figures telles que Xerxès, Napoléon, Machiavel, Lincoln, Adams, Washington, Elisabeth, Philippe II, Franklin D. Roosevelt, Von Clausewitz, … .   Le grand personnage clé, cependant, était une personne relativement inconnue, Isaiah Berlin. Il a eu la chance de lire des textes anciens et de trouver l’idée de la dualité du renard et du hérisson dans la pensée et l’action stratégiques.  Dans le leadership stratégique.

Qu’est-ce que c’est que ce deux unités, et est-il toujours là?

Le hérisson pur est le leader qui fixe les objectifs. « Nous y allons ». Mais il ne voit pas les obstacles.  Parfois, il est « l’homme qui a toujours raison ».  Le renard pur est l’homme qui voit les obstacles partout sur la piste, mais ne se fixe pas naturellement d’objectifs. Il fixe cependant des  jalons réalisables.

Souvent, les dirigeants pensent qu’ils doivent se préoccuper des objectifs, puis les laissent aux employés de l’organisation. Un exemple typique de cela était Xerxès qui a traversé l’hellespont avec une grande armée, tandis que son conseiller l’a quitté parce qu’il s’est rendu compte que l’armée allait avoir des problèmes logistiques à cause de son ampleur gigantesque. Les troupes de Xerxès furent finalement arrêtées par les Grecs.

Un exemple de quelqu’un qui a atteint son objectif était Lincoln. C’était un stratège dans l’âme, dans le sens où il fixait son objectif comme un hérisson, qui était d’abolir l’esclavage. Il a atteint cet objectif grâce à des détours sournois, y compris la corruption, comme un renard. Les mots suivants lui sont attribués:

« Une boussole […] vous montrera le nord géographique de l’endroit où vous vous trouvez, mais aucun conseil sur les marécages, les déserts et les abîmes que vous rencontrez en cours de route. Si vous courez tête baissée vers l’avant sur le chemin de votre destination sans prêter attention aux obstacles et que vous finissez par sombrer dans un marécage […] à  quoi bon alors savoir où se trouve le nord géographique? « 

Il savait donc quand consulter la boussole comme le hérisson, et contourner le marais comme un renard.

Cela a une conséquence importante: il faut adapter les objectifs aux moyens à sa disposition. Parce qu’en période de pénurie, le manque de (personnes et de) ressources est l’un des plus grands marécages dans lesquels un hérisson peut couler.

Après tout, cela signifie pour la gestion des risques que cela a une place importante dans la haute direction.  Aucun bon hérisson ne survit sans un bon renard à ses côtés. Étant donné que ces deux caractéristiques appartiennent à une seule fonction de leadership stratégique, on peut dire qu’il n’y a pas d’organisation qui fonctionne bien sans une saine gestion des risques.

Le renard, cependant, est ce que j’appelle la gestion stratégique des risques. Il maintiendra naturellement un contact intense avec la gestion des risques opérationnels pertinente, qui en elle-même est en contact direct avec (une partie de) l’environnement. Le renard dans le leader stratégique doit donc être conscient de ce qui se passe dans la gestion des risques opérationnels.

C’est pour cette raison que nous pouvons dire qu’une organisation dans laquelle la haute direction est impliquée dans l’analyse des risques, fait un bond important en termes de maturité du risque au moment où elle s’y engage activement.

Manu Steens

Manu travaille au sein du Gouvernement flamand dans la gestion des risques et la gestion de la continuité des activités. Sur ce site Web, il partage ses propres opinions sur ces domaines et sur des domaines connexes. Depuis 2012, il travaille au Centre de crise du Gouvernement flamand (CCVO), où il a progressé en BCM, gestion des risques et gestion de crise. Depuis août 2021, il est travailleur du savoir pour le CCVO. Depuis janvier 2024, il travaille au Département de la Chancellerie et des Affaires étrangères du Gouvernement flamand. Il combine ici BCM, gestion des risques et gestion de crise pour créer une forme de gestion de la résilience sur mesure répondant aux besoins du gouvernement flamand.

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